mardi 19 octobre 2010

Retour en France

La séparation avec mon fils fut plus difficile que je ne le pensais, je m'étais habitué à tous mes petits rituels. Levé vers 9h30, petit déjeuner puis direction la crèche pour voir mon fils, biberon, rot, change, berceuse, dodo puis retour à la maison pour le déjeuner vers 13h30. L'après-midi pareil, vers 15h30, retour vers la crèche, biberon pour mon fils, rot, change, joujou puis dodo.

Arrivée à l'aéroport, j'ai pas pu me retenir, j'ai pleuré comme une madelaine, toutes les émotions cumulés, depuis mon arrivée, venaient de faire surface, ça m'a fait beaucoup de bien. Pour me consoler, pendant toute la durée du vol, je n'ai cessé de regarder les photos que j'avais prise de mon petit ange.

lundi 18 octobre 2010

Le rendez-vous

Aujourd'hui je dois enfin rencontrer la directrice, madame Bouebeidi, en compagnie de mon papa et mon avocat.
On a eu rendez-vous ensemble vers 12h dans son bureau à la crèche. On a un peu discuté et elle nous a expliqué que l'affichage de 3 mois devrait commencer ce mois-ci et que si les dates étaient bien respectés, on pourrait rentrer avec notre fils en France au alentour de mars, avril. Je ne savais pas que se serais aussi long, il aura bien grandit d'ici là inchallah. Une fois de plus la patience sera de rigueur.
Mon avocat a voulu récupérer le numéro du dossier pour faire lui même l'affichage mais elle a refusé en disant que c'est la crèche qui s'occupait de cette formalité, elle lui a juste remis la liste des documents demandés pour la kafala.
En sortant de son bureau, avec mon papa on est allait faire un petit coucou à Marwan qui venait de finir son biberon et qui était tranquillement installé dans son transat. Il a eu droit a son premier calin et sa première photo avec son grand-papa, c'était très émouvant pour moi.


(La crèche de Tanger, madame Bouebeidi Khadija est en rose au milieu des enfants)

dimanche 17 octobre 2010

Les jours suivant...

Pendant toute la durée de mon séjour au Maroc, je suis allé rendre visite à mon fils tous les jours. Je lui donnais le sein mais comme j'avais peur que ça ne lui suffise pas, j'ai acheté un biberon en pharmacie que je remplissais avec le lait que je tirais à la maison et que j'apportais avec moi à la crèche. J'aimais beaucoup m'occuper de lui, le changer, lui chanter des comptines. Au file des jours, j'avais l'impression qu'il changeait, qu'il allait mieux et qu'il commençait même à prendre un peu de poids (hamdoulillah).
Quel plaisir de le voir s'endormir sur ma poitrine

mercredi 13 octobre 2010

La rencontre...

Aujourd'hui est un grand jour pour moi, il restera sûrement gravé dans mes pensées à jamais, le jour ou j'ai enfin pu rencontrer celui qui allait devenir mon fils, celui que je n'ai cessé d'imaginer, celui à qui je n'ai cessé de penser depuis le jour où on s'est embarqué dans l'aventure de l'adoption.
C'est avec ma tante que je me rend à la crèche de Tanger, (j'ai pris la peine d'emporter avec moi les quelques habits achetés en France et surtout mon appareil photo). Nous sommes partis en taxi, direction l'hôpital Al Kortobi, la pouponnière se situe en face de l'hôpital, c'est un bel emplacement, sur le côté on voit la mer, et un petit jardin entoure la crèche, c'est une vue magnifique.
Quand on arrive à la crèche, je sonne et c'est une des nurses qui m'ouvre, je lui explique que je viens voir la directrice, elle nous dirige vers le bureau d'une responsable haja Naïma, je me présente et demande à voir madame Bouebeidi pour un apparentement, mais apparemment elle n'est pas au courant. La directrice est en déplacement en Espagne, la dame essai de la joindre et moi pendant ce temps mon coeur bat la chamade, je m'imagine un tas de choses en même temps, je suis tétanisé, (et si j'avais mal entendu et si il avait été repris par sa mère et si, et si....), les secondes deviennent des minutes, je n'en peux plus. Après avoir discuté entre elles au téléphone, elle raccroche et appel une des nurses en lui demandant de lui ramener un certain Saïd. Je respire enfin, hamdoulillah se n'était qu'un petit malentendu, un petit problème de communication entre elles. La nurse arrive avec bébé enroulé dans une couverture bleu à carreaux, ses petites mains toutes fragiles dépassés de la couverture, elle me l'a mis dans les bras, je l'ai regardé pendant 5 minutes sans un mot, je n'arrivais pas encore à réaliser ce qu'il m'arrivait, contrairement à ce que j'avais pensé, je n'ai rien ressenti d'extraordinaire, je n'ai pas pleuré, je l'ai juste regardé ou plutôt je le découvrais, il n'arrêtait pas de tousser le pauvre, il était très encombré, je le trouvais si fragile, j'avais l'impression d'avoir un nouveau-né dans les bras, alors qu'il avait déjà 2 mois. Je me suis, soudain, sentie coupable de n'avoir pas pleuré de joie, j'avais peur de ne pas pouvoir l'aimer et à le protéger comme il se doit. J'aurais tellement aimé que mon mari soit là, pour partager avec moi ce grand moment et pour me rassurer. Ma tante, elle, était très émue de cette rencontre, elle en a expliqué à la dame que j'avais réussi à produire du lait maternel, elle était impressionné, du coup elle m'a presque obligé à monter à l'étage pour pouvoir allaiter mon fils (je me suis sentie très gêné, j'avais peur de ne pas en produire à ce moment là). J'ai suivi la nurse, avec mon bébé dans les bras et ma tante à mes côtés. On s'est installé à une table et là, j'ai soulevé un peu ma tunique et j'ai installé mon fils au sein, j'ai pressé un tout petit peu mon sein et le lait à commencé à couler et soubhanAllah, il s'est passé une chose incroyable, mon fils s'est mis à téter comme si il avait fait ça toute ça vie. Une foule d'émotion s'est emparé de moi, en voyant mon fils téter mon sein, l'air paisible et serein. J'en ai eu les larmes aux yeux. C'est moment que je n'oublierais jamais, un moment fort en sensation, j'aurais voulu que cet instant dure toujours, mon fils collé à mon sein, se régalant avec le lait de sa maman. Cette échange de fluide a fait surgir en moi une sorte d'instinct maternel et se qui est encore plus impressionnant c'est quand faisant  des recherches sur le net, voilà se que je découvre :
"l’allaitement joue un rôle de premier plan dans la formation de l’attachement, les premiers stades de développement du cerveau et le développement infantile dans son ensemble.L’ocytocine et la prolactine, deux hormones sécrétées par les femmes qui allaitent, ont un effet calmant sur les mères et les nouveau-nés. L’ocytocine concourt non seulement à la formation de l’attachement chez les animaux, mais aussi chez les humains.
L’allaitement n’est pas uniquement un moyen de nourrir un bébé, mais permet également de l’apaiser, de l’aider à se détendre et de lui exprimer son amour. L’allaitement fait partie des principales pratiques d’attachement. Les parents peuvent s’en servir pour développer un lien profond et durable avec leur enfant et pour répondre à ses besoins. Il donne aussi à la mère la chance de répondre aux comportements d’attachement du nourrisson et de lui assurer, par le fait même, des soins attentionnés. L’allaitement favorise la formation d’un attachement sécurisant parce qu’il rend la mère disponible, réceptive aux besoins de son bébé, affectueuse, heureuse et compatissante."
Je comprends mieux se changement de comportement et là je me dis encore hamdoulillah pour cette miséricorde qu'Allah nous a accordé. 
Avant de partir j'ai pris quelques photos de mon fils, que je me suis empressé d'envoyer par mail à mon mari et a ma famille, en rentrant.
 Ce jour là, grâce à l'allaitement, j'ai vécu un instant unique avec mon fils, c'est une expérience que je souhaite à toutes les mamans qui adopte.      


La crèche de Tanger







mardi 12 octobre 2010

premier voyage

Le jour J est arrivé, le jour du grand départ vers mon petit ange.
Ma valise est prête, mes billets, mon passeport tout est dans mon sac.
J'appréhende un peu mon voyage, les trajets en avion ont toujours été un supplice pour moi, j'en ai une peur bleu, mais j'ai pas trop le choix, je vais devoir prendre mon mal en patience.
L'avion décolle à 16h30, mon mari m'accompagne à l'aéroport de Charleroi, j'ai pas l'habitude de voyager sans lui,  les au-revoir sont difficiles, j'ai carrément les larmes aux yeux.

dimanche 10 octobre 2010

L’Islam et l’orphelin


« Que les tuteurs aient pour leurs pupilles les mêmes craintes qu’il éprouveraient s’ils laissaient derrière eux des enfants en bas âge et qu’ils se gardent de Dieu en leur tenant des propos aimables.
Certes, les textes coraniques et la Sunna purifiée ont traité amplement du sujet de l’orphelin.  Aucune époque et aucune société ne peuvent être exemptées de ce phénomène aussi bien dans des conditions purement quotidiennes ou bien des conditions exceptionnelles.
En effet à chaque instant des enfants en bas âge peuvent perdre leurs parents et ils se trouvent démunis de tout soutien pour faire face aux besoins, courants de la vie (nourriture, habit, soins, logement…)
Il y a également des circonstances exceptionnelles comme les guerres ou les catastrophes naturellesles papas et les mamans laissant derrière eux des milliers d’enfants de tous âges, sans soutien pour affronter les besoins de la vie. (tremblement de terre, Inondations ou même années de disette) qui emportent

n égard à ces situations difficiles et dans le but d’instaurer une solidarité entre les membres d’une société, de se soutenir moralement et matériellement, et de se partager les souffrances et les espérances entre lesIslam est venu appeler dans bien des versets coraniques, dans la Sunna El Mohammadia et dans la tradition Islamique, à créer le lien entre les sujets de la communauté pour, venir au secours des gens frappés par un fléau quelconque, afin de leur éviter de tomber dans le besoin et le désespoir, parce que cela peut engendrer des conséquences néfastes pour toute la communauté quand de telles membres d’une même communauté, l’ situations ne sont pas prises en compte.

Il est à signaler que devenir orphelin est chose possible pour tout enfant ; parce que cela relève du non manifesté, et que le non manifesté n’est connu que de Dieu.
« Personne ne sait ce qu’il acquerra demain Personne ne sait en quelle contrée il périra » Sourate 31 Lûqman-V34-
Ainsi qu’il frappe les enfants de nos voisins ou de nos proches l’orphelinat peut frapper nos enfants ; aussi l’Islam nous invite-t-il à bien traiter ces orphelins en leur disant des paroles qui peuvent alléger leurs souffrances, en leur apportant notre soutien moral et matériel.
Il est à signaler que l’orphelinat ne diminue en rien de la valeur de l’individu et ne touche en rien à son honneur, il faut simplement y lire un destin qui frappe. L’exemple le plus édifiant est celui du Prophète Mohamed (BSL) qui a perdu son père alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère, puis il a perdu sa mère alors qu’il était encore à son jeune âge. Ce destin qu’il a frappé n’a aucunement diminué de sa valeur aussi bien chez son créateur, que chez les gens. Bien au contraire, il a trouvé en son créateur le substitut et quel substitut ; Ne lui a-t-il pas dit. versets 6, 7 et8 sourate 93 La clarté matinal :
« Ne t’a-t-il pas trouvé orphelin et ne t-a-t-il pas donné asile ? Ne t-a-t-il pas trouvé errant ? et ne t-a-t-il pas guidé ? »
Oh ! combien sont-ils nombreux les orphelins qui ont vécu les privations de toutes sortes et particulièrement l’amour des parents, et qui ont trouvé le soutien auprès de musulmans qui ont répondu à leurs besoins en lieu et place des parents au point de ne pas sentir l’orphelinat, et puis ils se sont rendus utiles à la Umma dans divers domaines comme les sciences, le savoir et les guerres pour la cause de Dieu.
 Ils te questionneront au sujet des orphelins : Dis : améliorer leur sort est une œuvre pie. Mais si vous lesles traiterez comme vos frères. Et Dieu sait distinguer celui qui cherche à bien faire de celui qui cherche à nuire. S’il l’avait voulu, il vous aurait placé dans une situation gênante, mais Dieu est Puissant et Sage ». immiscez dans votre entourage, vous
Dieu exalté soit-il ordonne aux croyants d’accorder aux orphelins leurs droits et considère que les spolier de leurs biens est un pêché considérable. Le texte coranique confirme cela à la sourate « les femmes » verset 2 :
Montrer de sa sollicitude envers l’orphelin, être à son service, le protéger de ceux qui veulent lui nuire, alléger ses souffrances, lui offrir des moments de bonheur, ce sont là des œuvres pies, des plus nobles.

En guise d’exécution des ordres divins, le Prophète (BSL) a entouré de toutes ses attentions l’orphelin, et il l’a fait en connaissance de cause, puisque lui même il a vécu l’orphelinat. Aussi il était doux avec l’orphelin et lui apportait confort et joie, au point de proposer à l’enfant qui était tout triste au milieu de ses camarades le jour de fête, de le prendre en qualité de père et de l’embrasser, ce qui a touché profondément l’enfant ; il a annoncé à celui qui prendrait en charge un orphelin, d’être avec lui, au paradis, comme le sont les deux doigts de la main l’index et le majeur (rapporté par Boukhari- Abou Daoud et Thermithi) Et le Prophète d’ajuter qu’il en est de même de « celui qui vient au secours de trois orphelins, il est comme celui qui jeune le jour et veille sa nuit en mémorisant Dieu, puis il sort avec son épée à la main, au service de la cause de Dieu » et il montre du geste « index et majeur joint » en disant, c’est ainsi que sera celui qui vient au secours de trois orphelins, autrement dit en la compagnie du Prophète (BSL) au Paradis.

Faire preuve de générosité envers l’orphelin consiste à le nourrir, à l’habiller et lui dire la bonne parole. Selon un hadith du Prophète « celui qui suffit à un orphelin parmi les musulmans, en nourriture et en boisson, rentre au paradis pour n’en sortir jamais sauf s’il venait à commettre un pêché impardonnable ».
En somme, être au coté de l’orphelin, le protéger et l’avoir sous son toit et l’asseoir à sa table à manger tout cela est de nature à repousser la colère de Dieu et également le diable. Selon un hadith du Prophète (BSL) : tant qu’un orphelin est assis à la table à manger, le diable ne s’en approche pas.
Selon un autre hadith, le Prophète (BSL) dit : « la plus noble des maisons est celle qui abrite un orphelin à qui on fait du bien, et la plus maudite des maisons est celle qui abrite un orphelin à qui on fait du mal."





mercredi 6 octobre 2010

J-6 avant la rencontre

Je suis impatiente, impatiente de m'envoler vers mon petit ange. Je ne sais pas encore à quoi il ressemble et  il me tarde de le découvrir. Avec mon mari on décide que c'est moi qui irais le rejoindre, lui n'a pas pu s'arranger pour raison professionnelle. Les billets sont prêt, ma valise en cours, je prends quelques habits pour l'orphelinat et pour moi se sera le stricte nécessaire, d'ailleurs je prends juste un bagage à main, une semaine ça passe tellement vite. Par contre je vais avoir du mal à y intégrer mon tire-lait électrique double pompage, tant pis, je prendrais juste le manuelle, ce sera très bien. Il faut surtout pas que j'oublie d'aller renouveler mon ordonnance pour le dompéridone, faudrait pas que mon fluide de lait maternelle diminue.