mercredi 13 octobre 2010

La rencontre...

Aujourd'hui est un grand jour pour moi, il restera sûrement gravé dans mes pensées à jamais, le jour ou j'ai enfin pu rencontrer celui qui allait devenir mon fils, celui que je n'ai cessé d'imaginer, celui à qui je n'ai cessé de penser depuis le jour où on s'est embarqué dans l'aventure de l'adoption.
C'est avec ma tante que je me rend à la crèche de Tanger, (j'ai pris la peine d'emporter avec moi les quelques habits achetés en France et surtout mon appareil photo). Nous sommes partis en taxi, direction l'hôpital Al Kortobi, la pouponnière se situe en face de l'hôpital, c'est un bel emplacement, sur le côté on voit la mer, et un petit jardin entoure la crèche, c'est une vue magnifique.
Quand on arrive à la crèche, je sonne et c'est une des nurses qui m'ouvre, je lui explique que je viens voir la directrice, elle nous dirige vers le bureau d'une responsable haja Naïma, je me présente et demande à voir madame Bouebeidi pour un apparentement, mais apparemment elle n'est pas au courant. La directrice est en déplacement en Espagne, la dame essai de la joindre et moi pendant ce temps mon coeur bat la chamade, je m'imagine un tas de choses en même temps, je suis tétanisé, (et si j'avais mal entendu et si il avait été repris par sa mère et si, et si....), les secondes deviennent des minutes, je n'en peux plus. Après avoir discuté entre elles au téléphone, elle raccroche et appel une des nurses en lui demandant de lui ramener un certain Saïd. Je respire enfin, hamdoulillah se n'était qu'un petit malentendu, un petit problème de communication entre elles. La nurse arrive avec bébé enroulé dans une couverture bleu à carreaux, ses petites mains toutes fragiles dépassés de la couverture, elle me l'a mis dans les bras, je l'ai regardé pendant 5 minutes sans un mot, je n'arrivais pas encore à réaliser ce qu'il m'arrivait, contrairement à ce que j'avais pensé, je n'ai rien ressenti d'extraordinaire, je n'ai pas pleuré, je l'ai juste regardé ou plutôt je le découvrais, il n'arrêtait pas de tousser le pauvre, il était très encombré, je le trouvais si fragile, j'avais l'impression d'avoir un nouveau-né dans les bras, alors qu'il avait déjà 2 mois. Je me suis, soudain, sentie coupable de n'avoir pas pleuré de joie, j'avais peur de ne pas pouvoir l'aimer et à le protéger comme il se doit. J'aurais tellement aimé que mon mari soit là, pour partager avec moi ce grand moment et pour me rassurer. Ma tante, elle, était très émue de cette rencontre, elle en a expliqué à la dame que j'avais réussi à produire du lait maternel, elle était impressionné, du coup elle m'a presque obligé à monter à l'étage pour pouvoir allaiter mon fils (je me suis sentie très gêné, j'avais peur de ne pas en produire à ce moment là). J'ai suivi la nurse, avec mon bébé dans les bras et ma tante à mes côtés. On s'est installé à une table et là, j'ai soulevé un peu ma tunique et j'ai installé mon fils au sein, j'ai pressé un tout petit peu mon sein et le lait à commencé à couler et soubhanAllah, il s'est passé une chose incroyable, mon fils s'est mis à téter comme si il avait fait ça toute ça vie. Une foule d'émotion s'est emparé de moi, en voyant mon fils téter mon sein, l'air paisible et serein. J'en ai eu les larmes aux yeux. C'est moment que je n'oublierais jamais, un moment fort en sensation, j'aurais voulu que cet instant dure toujours, mon fils collé à mon sein, se régalant avec le lait de sa maman. Cette échange de fluide a fait surgir en moi une sorte d'instinct maternel et se qui est encore plus impressionnant c'est quand faisant  des recherches sur le net, voilà se que je découvre :
"l’allaitement joue un rôle de premier plan dans la formation de l’attachement, les premiers stades de développement du cerveau et le développement infantile dans son ensemble.L’ocytocine et la prolactine, deux hormones sécrétées par les femmes qui allaitent, ont un effet calmant sur les mères et les nouveau-nés. L’ocytocine concourt non seulement à la formation de l’attachement chez les animaux, mais aussi chez les humains.
L’allaitement n’est pas uniquement un moyen de nourrir un bébé, mais permet également de l’apaiser, de l’aider à se détendre et de lui exprimer son amour. L’allaitement fait partie des principales pratiques d’attachement. Les parents peuvent s’en servir pour développer un lien profond et durable avec leur enfant et pour répondre à ses besoins. Il donne aussi à la mère la chance de répondre aux comportements d’attachement du nourrisson et de lui assurer, par le fait même, des soins attentionnés. L’allaitement favorise la formation d’un attachement sécurisant parce qu’il rend la mère disponible, réceptive aux besoins de son bébé, affectueuse, heureuse et compatissante."
Je comprends mieux se changement de comportement et là je me dis encore hamdoulillah pour cette miséricorde qu'Allah nous a accordé. 
Avant de partir j'ai pris quelques photos de mon fils, que je me suis empressé d'envoyer par mail à mon mari et a ma famille, en rentrant.
 Ce jour là, grâce à l'allaitement, j'ai vécu un instant unique avec mon fils, c'est une expérience que je souhaite à toutes les mamans qui adopte.      


La crèche de Tanger